L'Histoire en aurait été changé...

Publié le par Nicolas

L'action se passe la veille de la bataille de Leipzig. Marbot, accompagné d'une vingtaine de ses hommes, reçoit pour mission d'aller en pleine nuit sur une petite butte au centre du futur champ de bataille (appelée la Redoute Suédoise), afin d'y observer les troupes ennemies situées de l'autre côté de cette butte.
Le ciel est parfaitement dégagée ce soir là, Marbot ainsi que ses hommes à cheval s'y rendent, et, ne trouvant personne se mettent à observer les positions russo-prussiennes, puis se postent sur un versant de la redoute, et attendent. De longues minutes. Ils sont sur le point de partir lorsque soudain un bruit sourd de chevaux galopant se fit entendre, et se rapprochant en direction de la butte. Marbot eut tout de suite le réflexe de donner l'ordre à ses hommes de se tenir prêts à intervenir, au cas où, afin de faire des prisonniers.
Le cortège de cavaliers ennemis arriva alors sur la Redoute, et les voix de soldats prussiens et russes se firent entendre (ils étaient au nombre de trois). L'un d'eux, observant les positions françaises, crut bon d'aller avertir le tsar et le roi de prusse de l'excellente position d'observation qu'ils venaient d'ateindre.
Ces hommes quittèrent la butte, de longues minutes se firent attendre, et au moment ou Marbot et les siens allaient partir, un cortège constitué d'une voiture et de plusieurs cavaliers arriva sur la redoute. De la voiture descendirent plusieurs personnes, qui se mirent à étudier avec précision les défenses françaises.
A ce moment la, malgré l'obscurité qui empêche de distinguer correctement les personnes, Marbot comprend que lui et ses hommes sont en supériorité numérique par rapport à l'escorte présente sur la Redoute, et se décide à intervenir afin de faire prisonnier les "mystérieux occupants de la voiture, des "officiers", doit-il penser. Ses hommes, fusils au bras, entourent l'ensemble de la position, et sont prêts à fondre sur l'ennemi. L'instant est critique, la tension à son comble, Marbot va donner l'ordre de l'assault, a déjà sorti son épée, lorsque malencontreusement l'un de ses soldats, trop intrépide, laisse par mégarde tomber son sabre sur le sol rocailleux. Croyant être repéré par l'ennemi, il décide à faire feu sans avoir recu l'ordre, et blesse l'un de ses opposants. L'effet de surprise est gâché, les cavaliers russo-prusses ont le temps de remonter sur leurs chevaux, la voiture avec ses mystérieux occupants repart vers les positions alliées, et dans la confusion de l'assault deux soldats ennemis sont finalement arrêtés.
Marbot décide de les ramener au campement français afin de les interroger, pensant apprendre plus de l'identité des hommes se trouvant dans la voiture. Quelle ne fut pas sa surprise d'apprendre le lendemain matin de la bouche d'un des cavaliers que parmi le cortège présent la veille sur la Redoute Suédoise se trouvaient tout simplement le Roi de Prusse Frédéric-Guillaume III et le tsar Alexandre!!!!!...

Source: Mémoires du général baron de Marbot

Publié dans Anecdotes

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